Rue de la Roquette


Après l’inacceptable incident –le mot est faible, qui a eu lieu le 13 juillet devant la synagogue de la rue de la Roquette à Paris, et qui a opposé, lors d’une manifestation pro-palestinienne, des islamistes et des casseurs à des membres de la Ligue de Défense Juive, deux questions s’imposent : 

- Pourquoi la préfecture de police de Paris a donné son accord à un itinéraire incluant plusieurs synagogues, sachant qu’il y a une très forte probabilité que se glissent dans la manifestation, des islamistes (comme à chaque manifestation pro-palestinienne) et des casseurs venus de banlieue (comme à chaque manifestation tout court) ? 

- Que faisaient devant la synagogue de la rue de la Roquette, déjà protégée par les forces de l’ordre, des membres de la Ligue de Défense Juive, groupuscule extrémiste largement contesté par les diverses institutions juives de France et interdit aux Etats-Unis ainsi qu'en Israël où il est classé comme "organisation terroriste" ?

Pour éviter cet incident, il aurait pourtant suffit de prendre deux mesures simples et évidentes : 
- Demander un changement d’itinéraire comme condition préalable de l’obtention du permis de manifester, ce qui est pratique courante. 
- Tenir à distance la manifestation et la contre-manifestation, comme, par exemple, lors de rassemblements simultanés de l’extrême gauche et de l’extrême droite.

Pourquoi de telles mesures, indispensables à la garantie de l’ordre public et à la sécurité des personnes et des biens, n’ont pas été prises ?

Négligence ? Incompétence ? Les deux à la fois ?

Certains pourraient même y voir des intentions beaucoup moins avouables, surtout à la lumière de la procédure engagée par la préfecture de police pour interdire une autre manifestation pro-palestinienne, prévue samedi 19 juillet.

C’est pourquoi il est urgent d’ouvrir une enquête pour déterminer toutes les responsabilités, à tous les niveaux, puis prendre les mesures disciplinaires (voire judiciaires) nécessaires et adéquates afin que ce genre d’incidents intolérables et inadmissibles ne se répète plus.

Et que la rue de la Roquette ne devienne pas, même si son nom la prédispose étrangement à l’être, le symbole d’une guerre absurde qui a déjà fait beaucoup trop de dégâts au Moyen-Orient pour être exportée à Paris ou ailleurs. 


© Claude El Khal, 2014