I know what you did last year


Let's look back at 2015. Let's look back at what made last year so dramatic, so intense and so interesting - through the top stories published on this blog.

It was difficult to choose which ones to feature. Many things happened in 2015. The year was rich in events and developments. So I chose two per month, one in english, one in french. Mainly focussing on stories I believe will still have relevance in 2016.

For the period between July and October, I chose stories over others to show the evolution of the Lebanese popular movement. I trust - even if many think it died - that it will rise again, perhaps in a different, more mature and more organized form.

January / Janvier


CHARLIE HEBDO : MORT DE RIRE

Pardonnez-moi, mais je n’arrive pas à penser à autre chose. J’ai appris à lire, à écrire et à dessiner dans les pages des vieux Hara-Kiri et des vieux Charlie Hebdo. 
Cavanna, Reiser, Cabu et Wolinski ont été, à leur insu, mes premiers maîtres. Puis comme des amis lointains, des grands frères. Cavanna est mort l’année dernière. Il est parti avant d’avoir vu ça. Il a eu bien raison. « Mais ils ne savent ces cons que Dieu et amour », se serait-il peut-être indigné, avant d’ajouter « avec du poil autour ».
Pardonnez-moi si, dans le silence d’après le vacarme des nouvelles, je les devine ricanant de tous les honneurs qu’on leur rend, cachant avec pudeur l’émotion de voir le monde entier crier le nom de leur journal bien-aimé. (Lire la suite




So, Miss Israel photobombed Miss Lebanon. It happened before, it will happen again. Unless Lebanon withdraws from all international beauty pageants. 
Actually, to avoid similar acts of zionist aggression, it will need to remove itself from every single economic conference, cultural summit and sporting competition. The risk is too high. The nation’s fate is at stake.
Lebanon should also consider withdrawing from the UN, in case the Israeli ambassador cowardly photobombs his Lebanese counterpart, or, God forbid, in case the President (when the country will have one), coming to make an important speech at the General Assembly, unaware of the lurking danger, gets an accidental selfie with an Israeli government official. (Read more)



February / Février

How shall we react when confronted with the absolute horror that is Daesh?
Is spreading the images of its barbaric crimes helps to show how evil these people are, how important it is to stop them or does it serve their morbid terror propaganda?
Some call for a media blackout, others advocate the opposite. People are arguing, fighting even. This shows how little prepared we all were to face such a monstrosity. How little we imagined it could actually exist in real life. Were we naïve or just oblivious of what was truly going on? And today, how can the world respond to Daesh atrocities? (Read more)




A chaque fois que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, fait un discours, il faut s’attendre au même concert de poncifs, parfois d’une naïveté confondante, souvent d’une mauvaise fois ahurissante.
Sait-on encore au Liban faire la part des choses ? Sait-on encore voir clairement les réalités sans laisser l’émotion et l’idéologie nous voiler l’esprit ?
On peut, comme moi, être absolument contre toute structure militaire qui ne fasse pas partie de l’armée libanaise ou des forces de l’ordre. On peut, comme moi, penser que les armes ne peuvent et ne doivent être que l’apanage exclusif de l’Etat. A moins que celui-ci ne perde sa légitimité, en cas d’occupation étrangère par exemple, comme en France pendant l’Occupation allemande. (Lire la suite)



March / Mars

Après l’évocation passionnelle du soulèvement populaire de Février-Mars 2005 dans ma chronique précédente, il fallait m’y replonger pour tenter de comprendre comment un mouvement aussi prometteur, une révolution en devenir, s’était transformé en ratage complet.
Je ne vais évidemment pas me lancer ici dans une analyse de tous les facteurs qui ont conduit à ce ratage. Il faudrait pour cela écrire un livre. Je vais me concentrer sur l’un des symboles les plus frappants, sinon le plus frappant du soulèvement : le sit-in de la place des Martyrs au cœur de Beyrouth. (Lire la suite)



WHAT? THERE’S HUMAN TRADE IN LEBANON?

Today, Lebanese made a big discovery. A life-changing discovery. It all started with an SMS. An ad actually. One these annoying SMS ads that keep beeping on our phone all week long, from morning to evening. This ad reads: “For Mother’s Day indulge ur mom & offer her a housekeeper. Special offer on Kenyan & Ethiopian nationalities for a period of 10 days”. 
Someone took a screenshot and posted it on social media. The photo went viral and in a few hours it became the talk of the nation. Lebanon woke up to a harsh reality: in this very civilized country of ours, housemaids are treated like products. Shock. Outrage. Ya mama. (Read more)



April / Avril



This is how it was, alive, booming, unaware of what was brewing. And then… (Read more)





Salma Hayek, que tout le monde au Liban appelle simplement “Salma”, comme une cousine ou une bonne copine, a posé son joli pied sur notre sol national. Soudain, venu du fond de nos entrailles patriotiques, un immense et tonitruant pet de fierté.
Quand Georges Clooney a épousé Amal Alameddine ("Ammoula" pour les autochtones qui sont tous forcément un peu de ses intimes), c’est le Liban entier qui célébré les noces et s’est senti pousser des ailes hollywoodiennes. Quand Amin Maalouf a été élu membre de l’Académie Française, la République libanaise dans son ensemble s’est trouvée des talents littéraires et a découvert la plume et le clavier comme leurs ancêtres avaient découvert le feu et la man’ouché.
Ah qu’il est beau le génie libanais quand il nous vient d’ailleurs. Comme on est fier de nos Nicolas Hayek, inventeur de la Swatch, de nos Carlos Ghosn, über-patron de l’industrie automobile, de nos Gabriel Yared, Oscar de la meilleure musique de film pour "The English Patient", de nos Mika, sauf quand il fait perdre Hiba Tawaji à The Voice, de nos Léa Salamé, qui passe tous les samedi soirs à la télé française. (Lire la suite)



May / Mai

Last night, during its evening news bulletin, Al-Jadeed broadcasted a video showing an alleged Lebanese official beating his wife in broad daylight.
The video showed a middle-aged man arguing with a woman, probably his wife. The latter was sitting in a parked SUV while the husband was standing by the car window. Suddenly, he violently pulled her hair then started beating her.
Al-Jadeed claimed the man is a municipality chief. In this shocking footage (watch video below) his face was blurred and the newscaster didn’t give his name or the name of the municipality.
If it turns out to be true, it means that a Lebanese official dares to beat his wife in a public space, in broad daylight, because he's convinced his official status grants him immunity. (Read more)



Non le Liban n’a pas gagné une Palme d’Or à Cannes. C’est Ely Dagher, cinéaste de 29 ans, qui l’a remporté pour son court-métrage Waves ‘98.
C’est lui qu’il faut célébrer et non agiter drapeaux et koullounas en criant très fort que le pays entier est soudain devenu le paradis verdoyant du 7ème art.
Le Liban se fout pas mal du cinéma libanais. Beaucoup de cinéastes de grand talent, reconnus pour leur travail, ne trouvent pas de financement pour faire leurs films. Alors que l’argent déborde et coule à flot au pays du strass et du stress.
Ici, on préfère financer des mariages grandioses et m’as-tu-vu au lieu d’investir dans le cinéma. Ici, l’Etat ne s’intéresse à la culture que lorsqu’elle s’appelle Salma Hayek. Ici, aucune télé n’achète de courts métrages libanais. Si par chance elles en diffusent quelques uns, c’est bien évidemment gratuitement qu'elles le font. Comme si elles rendaient service aux cinéastes. Ces derniers ayant l’obligeance et la décence de dire merci avant de s’en aller, la queue entre les jambes, gratter des boulots par-ci par-là, pour pouvoir survivre. Ces mêmes télés qui vont célébrer cette Palme d’Or comme si c’était la leur. Comme si c’était un peu grâce à elles qu’elle fut remportée. (Lire la suite)



June / Juin


C’était un matin comme ce matin. Je ne me souviens pas s’il faisait gris et lourd comme aujourd’hui ou s’il faisait beau. C’était il y a dix ans.
J’étais à la banque pour m’enquérir de la santé fragile de mon compte en banque. Un taxi m’attendait. Au Liban, les taxis ne sont pas très chers, et pour un modique supplément, le chauffeur accepte de patienter entre deux courses. Ma visite médico-bancaire terminée, je suis remonté à l’arrière de la voiture. Je monte toujours à l’arrière, sans doute une habitude prise à Londres ou à Paris. Les libanais en général préfèrent monter à l’avant des taxis. Je n’ai jamais compris pourquoi.
Aussitôt installé sur la banquette en vieux cuir de la vieille Mercedes, le chauffeur s’est tourné vers moi.
- Il y a eu un attentat à Ashrafieh.
- Ah bon ? Mais on n’a rien entendu à la banque.
- Ils l’ont dit à la radio, une voiture piégée, ils ont tué Samir Kassir.
Après un silence figé, il s’est senti obligé de préciser :
- Le journaliste Samir Kassir.
Toujours figé, je lui ai bêtement lancé :
- Ma bi sir, chou hal haké…
- Je n’en sais rien moi, c’est ce qu’ils ont dit à la radio.
Il a haussé les épaules, s’est retourné et a démarré.
A l’arrière, alors que je répétais comme à moi-même : ma bi sir, ma bi sir, j’ai pris mon téléphone et j’ai appelé Samir. Après un long moment sans tonalité, la ligne s’est coupée.
- Les lignes ne marchent pas après un attentat, a dit le chauffeur en me regardant dans le rétroviseur, essayant vainement de cacher son incompréhension face à mon apparente ignorance de cette réalité si libanaise. (Lire la suite)



"Who wants to buy? Who? Ministers and deputies for sale" sang comedy icon and comic genius Hassan Alaa’ddine – better known as Chouchou – in 1973. Forty-two years later, documents published by Wikileaks finally prove him right.
Recent documents published by Wikileaks reveal the names of Lebanese journalists, media owners, religious figures, politicians, ministers, members of parliament, even presidential candidates who queued at the Saudi embassy in Beirut to beg for money.
Got me thinking of Chouchou and his classic song Chehhadin ya baladna -Beggars my dear country: Our lands are for sale / To foreigners, my dear country / Our newspapers are for sale / To embassies, my dear country / Our consciences are for sale / To spies, my dear country / Going once, going twice, who wants to buy? Who? / Ministers and deputies for sale / Managers and employees for sale / Poets and writers for sale / All of them, all of them for sale. 
Upon its release in 1973, the Lebanese authorities banned the song under the pretext that it was a threat the state security! (Read more)



July / Juillet


Le corps brisé, ensanglanté, agonisant, de Georges el-Rif, un père de famille sans histoire, n’est pas sans rappeler l’état dans lequel se trouve le Liban.
Après un bénin incident de la route, Georges el-Rif, a été roué de coups puis poignardé à plusieurs reprises, en plein jour, dans une rue animée du quartier d’Ashrafieh à l’est de Beyrouth, sans que personne ne lui vienne en aide.
Selon sa femme, Roula, aujourd’hui veuve, un député aurait assisté à la scène du haut de son balcon, sans que ses gardes du corps, pourtant nombreux, ne s’interposent pour arrêter l’agresseur – un personnage violent dont les antécédents criminels étaient pourtant connus des services de police.
En réalité, et au risque de choquer, le problème n’est pas l’agression barbare elle-même, aussi monstrueuse et tragique soit-elle. Des agressions pareilles, il y en a partout dans le monde. Des gens qui assistent sans broncher à un meurtre est aussi, regrettablement, une situation très commune. Contrairement à ce beaucoup ont dit ou écrit, ce n’est pas un mal spécifiquement libanais. Ce qui l’est par contre, c’est l’impunité. (Lire la suite)



Actor, director and freedom activist, Lucien Bourjeily, started a hunger strike after fellow activists Tarek Mallah and Firas BouZeineddine were arrested for protesting against corruption and throwing garbage on a minister’s car.
Lucien, don’t do it. I know you said you would. I know you’re a man of your word. I know you wrote it and announced it. But I urge you, don’t do it.
I urge you because I can’t possibly encourage you to do something I wouldn't do. I refuse to be one of those who applaud you and call you a hero before enjoying a good meal at home or in some restaurant while you starve.
I wouldn’t do it because I know it would be useless. Because the people in charge of the country don’t care about me. Or you. Or anyone else. They don’t care because they are convinced that their power and privileges are here to stay, no matter what.
The whole nation could starve, they wouldn’t give a damn.
Because of them, over a third of the Lebanese population lives under the poverty line. Because of them, the rest is getting poorer by the day. Because of them, so many of us are packing and leaving.
Do you think they’d lose sleep over an artist on hunger strike? (Read more)


August / Août


Ils ont tiré. Ils ont tiré sur des femmes, ils ont tirés sur des enfants. Sur des jeunes et sur des vieux. Sur des riches et sur des pauvres. Sur des chrétiens et sur des musulmans. Sur des sunnites et sur des chiites. Ils ont tiré sur nous tous. Les poubelles nous avaient unis, leurs balles nous ont soudés. (Lire la suite)




In 2005, whether people took to the streets on March 8 or on March 14, they had one clear message each: “Thank you Syria” on March 8, “Syria out” on March 14.
In 2015, the popular movement against corruption has many messages and even more demands, from regime collapse (isqat el nizam) to immediate government resignation and/or parliamentary elections.
Let’s look at the main messages/demands in details and see which one could truly bring the long awaited change most Lebanese crave and hope for.
Scenario 1: regime collapse (isqat el nizam)
A regime collapse means simultaneous resignation of government and parliament, and cancellation of the current Constitution.
Which means a total political void.
To fill that void, a new Constitution would need to be drawn.
In order to do so, political parties and representative from civil society would need to agree on a new power sharing formula. This would obviously take time.
During that time, to avoid chaos and civil war, the Lebanese army would be forced to seize power.
After that, even if the army would want to rapidly restore the democratic process, it wouldn’t be able to do it before a new Constitution is agreed upon, which could take months if not years. (Read more)



September / Septembre



Tempête de sable, canicule, poussière, pollution, plusieurs morts, des milliers de personnes hospitalisées, alerte rouge.
Le ministère de la Santé a demandé à ceux qui le peuvent de ne pas sortir, de rester chez eux, les écoles ont été fermées, les institutions publiques aussi, c’est sérieux, c’est grave, c’est une crise nationale.
Pourtant les chantiers continuent. Personne pour penser à les arrêter. Personne pour penser à ces milliers de travailleurs étrangers, en grande majorité syriens, qui triment à ciel ouvert, dans des conditions déjà très précaires, la plupart du temps sans les mesures de sécurité appropriées. Les mesures de sécurité ça coûte cher, vous comprenez, alors les promoteurs immobiliers, pour augmenter leurs bénéfices, réduisent les dépenses comme ils peuvent.
C’est ignoble, c’est honteux, c’est le Liban.
Mais aujourd’hui, après trois jours de chaleur et de poussière, alors que la tempête de sable semble s’installer dans la durée, personne pour avoir la moindre pensée envers ces travailleurs étrangers.
Pas une voix pour s’élever, pas une voix pour demander, rien, le silence le plus absolu, le plus infâme, le plus scandaleux. (Lire la suite)




The big question anyone is always failing to answer is HOW? That’s something so very Lebanese, isn’t it? We’re very good on the WANT. But when it comes to the HOW, suddenly there’s no one home. We want to urgently solve the garbage crisis. Great, but how? Are we all backing a clear plan we studied, discussed and thought about? Are we saying to the government that’s exactly what we want and we won’t leave the streets until you get it done? We want to change the political establishment. Fantastic, but how? How do we intend to do it? Do we have candidates in mind, new figures, honest and competent, we believe can bring the change we long for? Do we have enough of them so they could actually weigh on the decision making process when or if elected? We want to fight corruption. Fabulous, but again how? Is there a transparency law we are all aware of and we can pressure the parliament to adopt? Actually there is, but how many of us know it exists and what it’s really all about? Is there an existing process within the Lebanese institutions that can hold accountable corrupt politicians and help bring them to justice? Actually there is, so why aren’t we using it, why aren’t we filing lawsuits, bringing proofs, etc? (Read more)




October / Octobre


Je n’oublierai jamais les avions syriens qui lançaient leurs missiles sur les dernières régions libres du Liban. Je n’oublierai jamais la terreur des femmes, des hommes et des enfants sous le feu aveugle des canons du régime baathiste. Je n’oublierai jamais les larmes des pères, des mères, des fils et des filles au moment de la reddition.
Je n’oublierai jamais les soldats de l’armée libanaise massacrés alors qu’ils étaient prisonniers. Je n’oublierai jamais le silence de mort qui a accompagné l’entrée des troupes syriennes à Baabda. Je n’oublierai jamais les tirs de joie de la soldatesque d’occupation quand l’invasion fut achevée.
Je n’oublierai jamais que parmi ceux qui se divisent aujourd’hui en 8 et 14 Mars beaucoup ont applaudi et crié victoire, certains après avoir pilonné sauvagement les régions libres, d’autres après avoir participé aux combats contre l’armée libanaise.
Je n’oublierai jamais que tout ça s’est passé avec la bénédiction du monde entier, de ceux qui veulent aujourd’hui abattre le régime syrien, ceux qui le décrivent depuis si peu comme criminel et barbare : les Etats-Unis, l’Europe, la France socialiste à laquelle appartenaient déjà messieurs Fabius et Hollande, la Ligue Arabe, les monarchies du Golfe, la Turquie… Même l’Iran et Israël étaient à l’unisson. (Lire la suite)



To every activist, group and NGO involved in the Lebanese citizens movement, commonly known today as the Hirak.
The Hirak was effectively born on August 22 when thousands of Lebanese took to the streets to denounce the corrupt political establishment and demand an environmental solution to the garbage crisis.
Despite some differences of opinions about slogans, priorities and means to reach our demands, the movement remained united and grew stronger.
It culminated on August 29, when tens of thousands gathered in Martyrs Square.
Everything went astray after that, divisions appeared then deepened, popular support – even if it remained strong in principle – grew weaker in its effective participation in the different actions led by the different groups.
I personally voiced many times my criticism of some actions I believed were erratic and hurtful to the cause, and even doubted the intentions of several activists and groups, especially when demands started to move away from the increasingly dangerous garbage issue.
And I know that many of the activists and groups I criticized were not very pleased with me either.
Furthermore, different groups appeared to have different priorities and we’ve witnessed them overbidding each other to steal the media limelight.
All this must stop. All this must be put behind us. All our differences must be put aside, and we must all unite. Immediately. (Read more)



November / Novembre


Au lendemain de l’attaque contre Charlie Hebdo, le monde entier a crié "je suis Charlie". Au Liban, au Liban seulement, on a ressorti les photos de nos martyrs à nous et on les a exhibé partout sur les réseaux sociaux. Pourquoi juste Charlie, demandait-on, pourquoi pas nos martyrs à nous ? Peu importe si ces martyrs (comme on aime ce mot de par chez nous) ont été assassinés il y a plusieurs années. Peu importe si personne d’autre au monde n’a eu l’indécence de vouloir tirer la couverture solidaire vers soi.
Et nous, et nous, a-t-on pleurniché. Et bien sûr, "je suis Beyrouth" a fleuri un peu partout sur les murs facebookiens.
Y avait-il eu la veille une attaque similaire à Beyrouth ? Non. Alors pourquoi "je suis Beyrouth" alors que c’était complètement hors sujet ? Beyrouth aussi a souffert, nous aussi nous avons souffert, ont-ils assené. Pourtant d’autres ont souffert, autant sinon plus que nous, mais les a-t-on entendu s’en plaindre ce jour-là ? Les a-t-on vu brandir les photos de leurs martyrs ? Les a-t-on vu s’écrier je suis Baghdad ou Alep, par exemple ?
Juste après le double attentat terroriste de Bourj el-Barajné, comme après tous les attentats précédents d’ailleurs, personne ou presque n’a mis le drapeau libanais en filigrane de sa photo de profil sur Facebook. Personne ne s’est soucié de pouvoir avoir recourt à un service similaire au Safety Check de Facebook. (Lire la suite)




According to the Constitution, Lebanon is a parliamentary republic where citizens have many means of expressing and defending themselves.
They can vote, they can speak, they can write and publish, they organize and unite, they can demonstrate, they can resort to the law, and, ultimately, to the most radical form of protest: non-cooperation – also called civil disobedience.
Do we, in Lebanon, truly have all those means at our disposal? Realistically, what can we do to defend our basics rights and influence the country’s political process?
For the past two years, we’ve been denied the right to vote. Parliament renewed twice its own mandate, and – in light of the political deadlock due the deep divide between the two ruling factions, both linked to foreign powers and to the instable and evolving situation in the region – new elections are currently no more than wishful thinking.
Non-cooperation is not on the table either, because it’s only effective if there’s a strong central government and working institutions. In Lebanon, where the government barely manages itself, let alone the rest of the country, and where institutions mostly exist in name only, non-cooperation will not just be fruitless, it will add to the overall chaos. (Read more)



December / Décembre 



Au Liban, on n’a rien appris. Ni des erreurs, ni des errements. Résultat, on est dirigé par des Le Pen depuis plus de 10 ans. Et ce n’est pas demain que ça changera.
Les Français seraient bien inspirés de regarder de près ce qui s’est passé au Liban pour ne pas tomber dans le même piège. Comprendre que l’incapacité à se remettre en cause et la propension à se diviser entre les bons (nous, toujours nous) et les méchants (eux, toujours eux) ne mènent jamais à rien.
On s’est divisé en 14 et 8 Mars. On a diabolisé tous ceux qui étaient de l’autre bord, forcément des salauds, et, en finalité, on l’a tous eu dans l’os. Profond, très profond.
On a cru aux bobards des uns, on a applaudi les mensonges des autres, et même si parfois on a douté, le même refrain imbécile et absurde se faisaient entendre : oui les nôtres sont incompétents et corrompu, mais quoi, tu préfères les autres, ces suppôts de Satan ?
Et un jour, on s'est retrouvé envahi par les ordures, à tous les niveaux, et on a enfin réalisé que les uns et les autres n'étaient en fait que les deux masques d'un seul acteur et que la merde était la même pour tout le monde. (Lire la suite)




IS THIS HOW WE HONOR GEBRAN TUENI AND FRANÇOIS EL-HAJJ?

Is this why they died? Is this why Gebran Tueni and François el-Hajj lived and fought? Is this how we honor them? By burning garbage and poisoning the air we breathe?
Wasn’t it enough to turn Lebanon, its towns, forests and valleys into an open dumpster? Wasn’t enough to poison its water? Wasn’t it enough to transform its seashore into sewage?
Garbage is burning everywhere. Even though it was officially banned, nothing is being done to stop it. Why? Where are the authorities? Why aren’t they doing anything to enforce that ban?
Where is the Health Minister? Where’s the Environment Minister? Where’s the Interior Minister? Where is the Prime Minister? Where is the government? Where are the Members of Parliament?
Where are the political parties and their leaders? Why aren’t they saying or doing anything? Where are their followers and sympathizers? Aren’t they citizens of this country? Aren’t they breathing the same air we breathe? (Read more)