Après la démission d’Ashraf Rifi, plusieurs certitudes et une question

Après la démission du ministre de la justice Ashraf Rifi, challenger non déclaré de Saad Hariri pour le leadership sunnite au Liban, plusieurs certitudes et une question.

La première certitude est que la bataille pour le leadership sunnite au Liban vient de commencer.

La deuxième certitude est que les évènements politiques sont toujours liés : l’annulation du don saoudien d’hier et la démission d’aujourd’hui ne peuvent être analysées séparément.

La troisième certitude est que l’arabité sans la cause Palestinienne est un slogan creux. Et aujourd’hui la Palestine, les Arabes en parlent au passé.

La question maintenant : nos frères arabes nous concoctent-ils une bonne petite guerre civile pour affaiblir le Hezbollah ?

Il est grand temps que Saad Hariri se réveille.

Son parrain saoudien l’a visiblement lâché, dans les faits si ce n’est officiellement.

Il reste, qu’il le veuille ou non, le symbole du sunnisme modéré. Ce dernier est l’un des piliers du Liban, sans lequel la formule libanaise, comme on dit, ne peut exister.

Pour épargner au Liban un nouveau cycle de violence qui n’aboutirait qu’à la destruction totale du pays, Hariri se doit de prendre des positions historiques.

Cheikh Saad, ce n’est pas tous les jours que l’Histoire est au rendez-vous. Et souvenez-vous que n’avez besoin que d’un seul parrain : les Libanais.

Et je vous garantis, cheikh Saad, qu’une écrasante majorité d’entre eux, toutes confessions confondues, seront avec vous, derrière vous, si aujourd’hui vous prenez les positions nationales adéquates : ouvrez un vrai dialogue avec le Hezb, aussi difficile soit-il, ralliez-vous à l’entente Aoun-Geagea, et devenez l’homme providentiel que votre héritage vous destinait d’être.


© Claude El Khal, 2016