François Hollande, les droits de l’homme et la légion d’honneur


Nul besoin de longues analyses, d’enquêtes approfondies ou de documents secrets pour démontrer l’hypocrisie de la politique étrangère de François Hollande tant celle-ci est grossière. Une photo et une vidéo suffisent.

Le président français ne perd jamais une occasion de brandir les droits de l’homme. N’a-t-il pas encore rappelé, lors de la visite en France du président iranien Hassan Rouhani, "l'attachement de la France aux droits de l'homme et aux libertés" ? N’a-t-il pas déclaré que cet attachement "vaut pour tous les pays, pour toutes les régions du monde" ?



Il semblerait que quelques mois plus tard, cet attachement ait trouvé un détachant d’une efficacité étonnante – que les mauvaises langues estiment à 4 milliards de dollars en contrats d’armement – quand, en catimini, le "prince héritier d'Arabie saoudite, s'est vu remettre la légion d'honneur vendredi 4 mars par François Hollande à l'Elysée", comme le rapporte l’hebdomadaire L’Express.

Sur le site de l’hebdomadaire français on peut lire : "L'Elysée a confirmé l'information de l'agence de presse saoudienne SPA. Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Nayef, également ministre de l'Intérieur du royaume, a bien été décoré de la Légion d'honneur vendredi 4 mars par le président François Hollande, a indiqué l'Elysée ce dimanche."




Si recevoir un chef d’Etat dont le pays n’est pas exactement un fleuron des droits de l’homme est regrettable mais compréhensible, remettre la légion d’honneur au prince héritier d’un royaume où ces mêmes droits sont inexistants l’est par contre beaucoup moins.

Mais, me direz-vous, François Hollande n'est plus à une hypocrisie près, surtout en politique étrangère. Et le prestige de la France dans le monde n'est plus, malheureusement, qu'un lointain souvenir.


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