Oui, 2017 a été une bonne année pour le Liban


Ils ont tout essayé pour gâcher la fête. Ils ont tout fait pour plonger le Liban dans le chaos. Pour qu’il reste divisé, pauvre, soumis, à la merci de pays qui voudraient l’utiliser et l’abuser. Ils ont voulu instrumentaliser Daech et Nosra pour déclencher une guerre confessionnelle. Ils ont insulté l’armée libanaise quand elle a décidé d’en finir avec les terroristes. Ils ont soutenu le coup d’état contre le Premier ministre et les institutions de la République. Puis ils ont menti pour salir l’image de leur propre pays à l’étranger.

Mais le Liban leur a dit merde. Il a combattu et chassé les groupes terroristes de son territoire national, recouvrant sa souveraineté territoriale. Il ramené son Premier ministre retenu en Arabie Saoudite, et retrouvé sa souveraineté politique. Il a lancé le projet d’exploitation de son gaz et de son pétrole, assurant sa future indépendance énergétique. Et, ultime bras d’honneur, il a réussi son réveillon public, gratuit et multi-confessionnel au cœur de sa si belle capitale, Beyrouth.

Qui sont-ils? Est-il encore nécessaire de poser cette question? Je les ai précédemment appelés les néoconservateurs libanais, du nom de leur mentors américains. Ils sont cette nébuleuse de partis et personnalités politiques et médiatiques, d’ONG et de collectifs militants de la société civile. Leurs noms importent peu aujourd’hui. On aura bien le temps de les citer tous un jour.

Aujourd’hui, l’important est de se souvenir de ce que le Liban a réussi en 2017. De voir, avec bonheur les images de son cœur en fête, au centre-ville de Beyrouth. De revoir ses soldats, en pleine bataille contre Daech, hisser le drapeau espagnol en hommage aux victimes de l’attentat de Barcelone. De s’émouvoir de la dignité des familles des militaires kidnappés et assassinés par les takfiristes. Et du sourire du Premier ministre rentré sain et sauf au pays. Et croire qu’un réel changement est possible grâce à un petit groupe qui s’est véritablement mis au travail, loin des populismes et des démagogies.

Oui, les problèmes sont encore nombreux. Oui, il y a encore beaucoup de travail à faire. Mais 2017 a été, en général, une bonne année pour le Liban. En voici les images les plus emblématiques.

Des soldats de l'armée libanaise hissant le drapeau espagnol pendant la bataille contre Daech, en hommage aux victimes de l'attentat de Barcelone
(Source : Armée libanaise)


Hussein Youssef est le père de l’un des soldats kidnappés puis assassinés par Daech, et la figure emblématique, digne et tragique de la longue et terrible attente des familles des soldats disparus. Une attente qui a duré trois longues années.
(Source : Facebook)


"Nous t'attendons tous", slogan repris lors du marathon de Beyrouth en soutien à Saad Hariri, retenu en Arabie Saoudite après sa démission forcée.
(Source : Facebook)


Retrouvailles émouvantes entre le président de la République Michel Aoun et le Premier ministre Saad Hariri lors de la fête de l'Indépendance.
(Source : Facebook)


Saad Hariri reçu en héros par ses partisans après son retour au Liban.
(Source : Facebook)
  
Le jour de la fête de l’Indépendance, la longue marche de Massirat Watan a pris fin. Après 52 jours, plus de 600 kilomètres parcourus à pied, des dizaines de localités, de villes et de villages visités, et des milliers de copies de la Constitution libanaise distribuées.
(Source : Massirat Watan)


Le réveillon public au centre-ville de Beyrouth. Malgré la pluie, des milliers de Libanais de toutes les confessions et de toutes les classes sociales ont répondu présents. 
(Source : Nabil Ismail)


© Claude El Khal, 2018