Un rayon de soleil dans le ciel de janvier


Il était bien triste ce mois de janvier. Le souvenir du massacre de Charlie Hebdo, puis la disparition ce ceux que nous avons tant aimés, les Michel, Delpech, Galabru et Tournier, David Bowie, Ettore Scola… Mais tous les hivers ont leur rayon de soleil.

Janvier ne sera pas seulement le mois des morts, il sera aussi celui d’une résurrection. Renaud est revenu, Renaud est toujours vivant, Renaud est toujours debout. Dans une chanson qui lui ressemble, le poète anar, l’eternel gavroche, ce cœur immense, trop vaste pour se priver de mirages comme chantait Brel, affirme : "J’suis retapé, remis sur pieds / Droit sur mes guibolles, ressuscité."

Renaud s’est caché, pendant des années, il a fui la bêtise et la haine, les ragots et les cons, et il a bu. Pour noyer ses chagrins et ceux du monde. Pour ne pas mourir, peut-être.

L’année dernière il a pleuré ses amis, Cabu, Wolinski, Tignous… Puis des potes allés au concert un soir de novembre. "Tous ceux qui tombent autour de moi / C’est l’hécatombe, c’est Guernica / Tous ceux qui tombent, tombent à tour de bras / Et moi je suis toujours là", chante-t-il comme à regret. Mais vite il se reprend et l’effronté repointe du blase : "Ils m’ont cru disparu, on me croit oublié / Dites à ces trous du cul / J’continue d'chanter."

De sa descente aux enfers, il ne dira rien ou si peu, juste quelques vers, un couplet : "Toutes ces rumeurs sur ma santé / On va pas en faire une affaire / Et que celui qui n’a jamais titubé / Me jette la première bière."

Renaud est revenu, Renaud est toujours vivant, Renaud est toujours debout. Et ne venez pas me dire que ce n’est pas beau un rayon de soleil en hivers.