Le Liban n’a-t-il pas été élu "plus beau pays du monde" lors d’une soirée de gala à Beyrouth? Pour les mauvaises langues qui y ont vu un nouvel exemple de l’égocentrisme délirant et du déni chronique des Libanais, voici une preuve du contraire.
La côte libanaise vue d'avion. Source : LBCI |
Qui d’autre au monde a une si belle pollution, si merveilleusement photogénique? Qui d’autre au monde peut se vanter d’avoir ces magnifiques couleurs qui rappellent les soirs de cuite, la tête dans la cuvette des toilettes?
Alors que d’autres destinations estivales vantent le bleu de leur littoral, alors qu’ils montrent la richesse de leur faune marine et tout genre de clichés touristiques ressassés jusqu’à la nausée, le Liban offre une expérience différente : la mer polluée et la faune empoisonnée.
Il en faut du courage! Et du courage, ce n’est pas ça qui manque au pays des cèdres. N’importe quelle lopette peut se baigner dans l’eau pure des îles lointaines. Il faut être un homme, un vrai, pour bronzer si près des rivières de merde qui coulent le long des côtes libanaises et faire trempette parmi les microbes et les virus.
Le ministre de l'Environnement ne s’y est pas trompé. Lors de sa visite touristique de la décharge de Bourj Hammoud où des tonnes d’ordures sont déversées dans la mer, il n’a pas semblé choqué outre mesure. Il a prononcé quelques phrases de circonstance, et s’en est allé promouvoir la beauté incomparable de la pollution locale.
Si vous avez envie de vacances différentes, si vous avez besoin de changement, venez au Liban! Vous y arriverez normal mais repartirez transformés en mutants. Fin prêts pour le casting du prochain X-Men.
© Claude El Khal, 2017