Paris va danser, Malka Family is back

Ils sont beaux, ils sont funk, ils sont ouf, ils sont de retour : Malka Family is back ! Enfin !

"Le funk français a retrouvé sa famille de cœur. La Malka Family, fondée en 1988, reprend du service. Ses 14 membres monteront sur scène le 18 décembre, au Pan Piper à Paris. L'occasion de rompre 18 ans de silence musical et de faire résonner à nouveau ses cuivres, pour mieux s'échauffer avant la sortie d'un nouvel album prévu en 2016," écrit le Figaro.

Le Figaro dites donc. Qui l’aurait cru ?

Qui l’aurait cru à la fin des années 80 ? Qui aurait pensé, alors que la joyeuse bande de ouf existait à peine, que des rêves s’échafaudaient à 3h du matin, après avoir fait la fête, serrés sur des canapés de passage ou assis par terre, en dévorant des plâtrées de spaghetti à la sauce tomate, qu’un jour le fleuron de la droite française allait célébrer leur retour.

Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans devraient absolument connaître. Un temps où Paris avait du chien, ou mieux : du groove.



Dans une chronique publiée il y a plus d’un an, j’écrivais sous le titre "Ma Roquette à moi" : "Quand on entrait, la nuit, dans la rue de la Roquette par Bastille, les dernières lumières disparaissaient peu après la rue de Lappe. Plus on avançait vers Voltaire, plus la rue s’assombrissait. Toujours presque déserte, silencieuse et inquiétante.

Nous nous donnions souvent rendez-vous, non loin de la synagogue, pour aller en quête de fêtes, ou tout simplement d’un lieu agréable où vous pouvions être ensemble, écouter du Funk, boire un coup, manger un bout, rire et attendre dans l’insouciance l’âge adulte qui venait sans se presser à notre rencontre.

Le lexique communautariste d’aujourd’hui nous aurait catalogués comme une bande de jeunes chrétiens, juifs et musulmans d’origines diverses, du Maroc ou du Sénégal, d’Alsace ou de Pologne, d’Espagne ou de Bretagne, et j’en passe.

Beaucoup étaient nés en France, d’autres, comme moi, avaient vu le jour sous des cieux plus exotiques.

A l’époque je faisais l’acteur et vivait la vie de bohême. J’étais sans le sou et j’habitais chez une copine. Comme dans la chanson de Renaud.

Le petit studio qui me servait de havre, mais aussi accessoirement de point de rencontre pour les copains, se trouvait dans un carré d’immeubles presque insalubres, au fond d’un couloir sombre, en haut d’un escalier branlant. Nous l’appelions "Le Taudis" (immortalisé par le groupe Funk, aujourd’hui culte, Malka Family, sous le titre "Taudis Groove".)"



"Tout ce que je sais c’est que cette petite bande de jeunes et joyeux fêtards était la preuve indiscutable qu’une vie ensemble est possible. Que le communautarisme et la haine qui l’accompagne ne peuvent pas et ne doivent pas triompher. Que nous sommes tous, au delà du hasard de notre naissance et au delà des considérations géopolitiques, des individus qui peuvent s’accepter et, pourquoi pas, s’aimer."

Si vous êtes à Paris ou pas loin, allez-y, courrez-y. Malheureusement je ne pourrai pas y être. Du moins mon corps ne pourra pas y être. Mais mon cœur, lui, il y sera, et dansera comme un ouf.


La Malka family et le Funk

MALKA FAMILY LIVE @ PAN PIPER, Vendredi 18 Decembre à 20h.