Non Chérie (le retour)


Plusieurs mois après le dernier Non Chérie, la série revient enfin sur vos écrans tactiles. Pour celles et ceux qui n’ont pas suivi, voici un résumé des épisodes précédents : Lorsque j’ai écrit le premier "Non chérie", il y a déjà quelques années, j’étais à des lieues d’imaginer l’engouement qui allait suivre.

Sitôt publiée sur les réseaux sociaux, "Non chérie" a été accueillie avec enthousiasme. Cette petite formule que je pensais n’amuser que moi, a été depuis maintes fois partagée et reprise par plusieurs ami(e)s, puis par des gens que je ne connaissais pas, certains allant même jusqu’à modifier un peu la formule d’origine pour mieux se l’approprier.

L’idée m’est venue après une surprenante conversation avec une jolie écervelée. Elle est rapidement devenue comme un slogan face au manque croissant de culture chez une importante partie de la jeunesse libanaise (n’y voyez surtout pas un quelconque signe de machisme, vous pouvez aisément retirer le e de chérie, ça marche aussi très bien).

Trêve d'intro, je vous laisse découvrir ce nouvel épisode de Non Chérie.

Non chérie, un homologue n’est pas un médecin LGBT.

Jésus n’était pas nassérien, estafette n’est pas une question, bordello ne veut pas dire shatt el-ba7er, charabia n’est pas un tank saoudien, et megamix n’est pas un DJ gaulois.

Non chérie, Catalogne n’est pas de la Redoute, Shanghai ne se porte pas en hiver, l’Aisne non plus, Manille n’est pas une habitude, Madras n’est pas une école, Peshawar n’est pas une douche, et Colombo n’est pas l’alter ego de Peter Falk.

Angola n’est pas le prénom de la chancelière allemande, saboter n’est pas un conte pour enfant, moubid el-7acharate n’est pas du vin pour les insectes, et l’agrume ne se soigne pas avec du Panadol et de la vitamine C.

Non chérie, abroger n’est pas un prêtre.

Un lapsus n’est pas la version coquine d’un lap dance, un changement de régime n’est pas forcément anticalorique, un bas relief peut être haut en couleur, Rimbaud n’est pas un arc-en-ciel, et causette n’est pas un personnage de Victor Hugo.

Non chérie, Brocéliande n’est pas à reluire, Peuchère n’est pas une bonne affaire, Plutarque ne veut pas dire à tout à l’heure, et Chaval n’est pas une monture.

Picasso n’était pas un pique-assiette, de La Tour n’est pas de Pise, Degas n’est pas des eaux, Buffet n’est pas un meuble, Chagall n’est pas un cousin du loup, et Toulouse-Lautrec n’est pas un match de foot.

Non chérie, Calais et Pas-de-Calais ne se contredisent pas, le Loir-et-Cher n’est pas un rongeur qui coûte une fortune, la Loire n’est sa pas femelle, la Grande Ourse n’est pas la mère de Winnie l’ourson, et les orques ne sont pas de Staline.

Sardou n’est pas né en Sardaigne, les toucans ne viennent pas du Touquet, un ouistiti n’est pas toujours parisien, un faucon n’est pas le contraire d’un crétin véritable, et un tapir n’a pas sa place dans le salon.

Mallarmé n’était pas sans défense, un satrape ne se contracte pas, le blues n’est pas un vêtement, un mufle n’est pas un gant, et string n’était pas le chanteur de Police.

Mais chérie, pour ne pas provoquer l’ire des lecteurs, tu devrais, pour changer, ouvrir un livre ou deux. Un livre que tu liras, pas une livre, une lira, que tu dépenseras.


© Claude El Khal, 2017