Le vrai visage de la meute qui a tenté de me salir

Photo : Alex Milan Tracy - SIPA USA/PA

Dans une série d’articles que je vais publier graduellement sur ce blog, je compte montrer le vrai visage de celles et ceux qui ont tenté de me salir et ont participé au lynchage en règle dont j’ai été la victime après mon intervention sur la Ghouta, le 23 février dernier, sur le plateau du Journal du Média (voir la vidéo

Aujourd’hui : Sarah Kilani, co-auteur d’un article diffamatoire et mensonger publié sur le site Lundi.am.

Cet article est somme toute insignifiant et ridicule à bien des égards, comme la montré la réponse de la Rédaction du Média. Son "importance" vient de l'écho incompréhensible que lui ont donné de nombreux journalistes français (et quelques libanais, toujours prompts à singer leurs confrères hexagonaux), des "spécialistes de la Syrie", ainsi que des personnalités médiatiques. Sans visiblement prendre la peine de savoir qui est Sarah Kilani et de vérifier la véracité de ses propos.

Ce qui, pour des journalistes, des "spécialistes" et des personnalités qui ont pignon sur rue dans les grands médias français, est une preuve désolante de manque de sérieux et de rigueur, sinon de déontologie et d'honnêteté intellectuelle.

Le site LesCrises.fr a publié ce matin un long article, extrêmement documenté, sur les contre-vérités, voire les mensonges, contenus dans le papier de Lundi.am, ainsi qu’une mise en lumière du personnage sulfureux qu’est Sarah Kilani, qui semble osciller entre négation des crimes de certains groupes terroristes en Syrie et appel au meurtre de populations civiles. 

L’article intitulé "Les médias sur la Syrie : naufrage du journalisme de meute" est signé, non sans une certaine ironie, par "Les Géopoliticiens atterrés, un collectif informel de spécialistes des questions internationales et stratégiques". J’en reprends ici des extraits, mais je vous recommande vivement de le lire dans son intégralité.

Bien que certains tartuffes vont se réfugier derrière cette "signature" pour dénigrer l'article, évitant ainsi de confronter les informations vérifiés et documentées qu'il contient, on peut comprendre que les auteurs aient choisi l'anonymat, vu la violence des attaques dont Le Média et moi avons été les cibles. Mais devant l'ampleur des mensonges qui ont été colportés et continuent encore de l'être, leur mise au point était plus que nécessaire, elle était indispensable.


Naufrage du journalisme de meute

"Sachant que Claude El Khal, et l’intégralité de la rédaction du Média, ont été indignement attaqués dans l’édition #135 de Lundi.am, nous avons souhaité réagir afin de défendre la liberté d’expression et d’opinion, en ces temps de menace vitale contre ces droits durement acquis. En notre qualité d’experts en géopolitique, nous précisons que nous ne partageons pas nécessairement les choix éditoriaux et le positionnement politique du Média, ni l’ensemble des arguments de Claude El Khal. En revanche, nous considérons que le lynchage qu’ils ont subi – à travers la diffusion hâtive et virale d’un article hautement contestable –, illustre une crise profonde au sein de nos systèmes médiatique et démocratique, qui devrait susciter un débat public d’ampleur nationale."

"Dans leur article sur Lundi.am, Mme Kilani et M. Moreau affirment qu’une chronique de Claude El Khal dénonçant le manichéisme sur la guerre en Syrie relèverait «d’un révisionnisme en temps réel bon teint, voire d’un conspirationnisme avéré». L’accusant ensuite d’« adhérer à la théorie du complot américano-sioniste », ils avancèrent que les analyses de ce journaliste indépendant se situeraient dans «le registre du premier pas vers le négationnisme».

Au vu de l’extrême gravité de ces allégations, il est d’intérêt public – au vu du large écho de cet article de M. Moreau et de Mme Kilani –, d’alerter l’opinion sur la grande violence verbale de cette dernière, mais aussi sur le fait que ses articles relativisent parfois (quand ils ne sont pas proches de la négation) des crimes du Front al-Nosra et de la nébuleuse jihadiste dans la guerre en Syrie. La France ayant été durement frappée par ce même extrémisme, il ne nous est pas possible de laisser passer sans réagir ces écrits de Mme Kilani à l’aune des exactions massives des islamistes au Levant, et des législations en vigueur concernant l’apologie du terrorisme. À travers cet article, le lecteur pourra ainsi se faire sa propre idée sur son degré d’expertise sur le dossier syrien, et sur l’humanisme à géométrie variable qu’elle revendique."


Appel au gazage des Chiites et des Alaouites

"Certains propos [de Sarah Kilani] sur son compte Facebook soulèvent d’ailleurs de lourdes interrogations. On pense par exemple à cette discussion particulièrement dérangeante:


En effet, non contente d’appeler à utiliser du sarin contre le palais présidentiel de Bachar el-Assad, elle s’est ouvertement réjouie sur Facebook – par un smiley sans équivoque –, à l’idée abjecte d’un gazage par ce même neurotoxique des «bourges chiites, alaouites», dont «on s’en fout, tuons-les»… En clair, Mme Kilani semble cautionner en souriant le gazage au Sarin de civils «chiites, alaouites». Une curieuse prise de position, assez éloignée d’une vision humaniste de la protection des populations."


Ommission des crimes des "rebelles" islamistes

"En outre, alors qu’elle dénonce légitimement les graves exactions des forces de Bachar el-Assad contre les civils dans les zones tenues par les rebelles, elle oublie apparemment que ces derniers y sont accusés de «crimes contre l’humanité» par Human Rights Watch, et que l’ONU confirma durant l’hiver 2016 qu’ils retenaient en otage des dizaines de milliers de civils à Alep-Est – n’hésitant pas à tirer sur ceux qui tentaient de fuir la zone. Comme l’a récemment souligné le New York Times, repris par Le Figaro, ce processus est en train de se reproduire à la Ghouta orientale, les groupes islamistes Jaych al-Islam et Faylaq al-Rahman ayant exprimé leur refus de «toute évacuation de civils et de combattants de leur fief», sans que Sarah Kilani ne s’en soit émue outre mesure. De nouveau, soulignons sa curieuse vision de l’humanisme."



Apologie de Jabhat al-Nosra

"Lorsqu’ils décrivent l’opposition armée, Mme Kilani et M. Moreau font en effet preuve d’un simplisme et d’un angélisme déconcertants. Dans un long article publié sur son blog Mediapart en mars 2017, Sarah Kilani décrivit cet ensemble divisé qu’est l’Armée Syrienne Libre (ASL) comme un «front révolutionnaire» uni et modéré, qui découlerait d’un «cercle vertueux». Or, et malheureusement pour sa séduisante narration, le Front al-Nosra – décrit par le Département d’État comme une émanation du futur «État Islamique» –, a joué un rôle dans les offensives victorieuses de l’opposition anti-Assad. Nous n’avons trouvé aucune mention de ce fait indiscutable dans les articles de Mme Kilani, qui passe sous silence l’importance stratégique de la branche d’al-Qaïda en Syrie dans les succès militaires des rebelles.



"Il va de même dans son article visant Le Média et Claude El Khal, ce qui constitue une erreur analytique grossière et récurrente. Puisqu’il est question d’exactitude factuelle, profitons-en pour signaler à la rédaction de Lundi.am que l’islamiste Zahran Alloush – le défunt leader de la Jaych al-Islam qui a mis en cage ses boucliers humains à la Ghouta, mis en scène une exécution de masse comme Daech, et exhibé fièrement des cadavres de soldats syriens sur les réseaux sociaux –, n’a jamais dirigé le Front al-Nosra ni ses opérations à Alep, comme l’a affirmé une «exilée kurde» sur leur site. Il est en revanche avéré que les victoires majeures des «révolutionnaires» idéalisés par Mme Kilani et M. Moreau furent rendues possibles par les stratèges d’al-Nosra, qui ont «mont[é] les grandes opérations et [en] ont assur[é] le commandement »."

"Avant d’accuser Claude El Khal et Le Média de «révisionnisme», voire de «négationnisme», leurs détracteurs étaient-ils conscients de l’angélisme et de l’incompétence de Mme Kilani et de son co-auteur sur cette question ? En tant qu’experts, nous souhaiterions que nos confrères relayent des articles un peu plus sérieux sur une question aussi complexe."


>> Lire l'article intégral sur le site LesCrises.fr