Génocide en direct


Tous les jours, des événements abominables se déroulent quelque part dans le monde. Certains nous touchent plus que d’autres. L’émotion, éminemment subjective, est aussi trop souvent sélective. C’est comme ça, c’est regrettablement la nature humaine.

Il y a cependant des jours où l’Histoire nous oblige. À tous, sans exception.
 
Ces jours-ci sont de ceux-là.

Un génocide se déroule en direct sous nos yeux. Un vrai génocide. Selon sa définition juridique dans le droit international. Un génocide accompagné de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Toujours selon leur définition juridique dans le droit international.

Le siège total de Gaza et le bombardement délibéré de sa population civile sont des crimes de guerre tels que décrits par la Convention de Genève, et le transfert forcé de population (à l’intérieur ou vers l’extérieur de Gaza) est un crime contre l’humanité selon l’article 7 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale.
 
L’Histoire se souviendra longtemps de ce génocide. Elle se souviendra de ceux qui l’ont perpétré. Elle se souviendra de ceux qui les ont aidés ou soutenus. Et elle se souviendra de ceux qui se sont tus et ont laissé faire.
 
Nous qui sommes vivants aujourd’hui, où que nous soyons, nous ne pouvons que regretter et pleurer les horreurs du passé, espérants qu’elles ne se répètent plus jamais.
 
Mais aujourd’hui, l’horreur est là de nouveau, devant nous. Elle se déroule en temps réel sur nos écrans. Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas. Personne ne pourra dire qu’il ne pouvait pas dire non.

© Claude El Khal, 2023