Les hypocrites sont de sortie


Les hypocrites sont de sortie.

Vous savez, ceux qui n’ont pas moufté quand le parlement canadien a ovationné un nazi. Un vrai nazi, un volontaire de la 14ème division de la Waffen SS qui a prêté serment à Hitler et massacré des milliers de juifs, de slaves et de tziganes. Ceux qui regardent de l’autre côté quand les Palestiniens sont maltraités, humiliés ou assassinés. Ceux qui applaudissent quand nos pays sont fracassés au nom de la “démocratie” et nos peuples massacrés au nom des “droits de l’homme”.

Il ne faut plus se voiler la face, il est désormais clair qu’aux yeux de nombreux Occidentaux, surtout ceux qui se targuent d’être les apôtres du bien universel, nous Libanais, Syriens, Palestiniens, Irakiens, Yéménites, ne sommes pas des êtres humains à part entière.
 
Peu importe si nous sommes bombardés, envahis, occupés, assassinés un par un ou massacrés à plusieurs. Peu importe si nous mourrons par milliers, par dizaines de milliers, par centaines de milliers ou par millions. Si nous ne rentrons pas dans leurs schémas idéologiques, si nous avons le malheur de ne pas penser comme eux, de ne pas répéter les mêmes discours qu’eux, nous sommes forcément coupables.
 
Jamais ils ne prennent en considération notre vécu, nos expériences et nos souffrances. Pire: ils ne les voient même pas. Pour eux, notre vécu, nos expériences et nos souffrances n’existent pas. Vu que rien n’existe au-delà d’eux-mêmes et de leurs opinions. Des opinions qui ne sont forgées par aucun empirisme, mais par le mimétisme imbécile de leurs médias. Ils sont les produits de sociétés nombrilistes et prétentieuses qui se voient comme un exemple pour l’humanité, une lumière parmi les ténèbres des barbares que nous sommes.

Ces gens-là n’ont pas encore dépassé, même s’ils prétendent le contraire, le racisme ontologique du héraut de la Troisième république, Jules Ferry, fondateur du modèle sociétal dont ils sont si fiers.
Celui-ci déclarait, le plus sérieusement du monde, que “les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures”, et il ajoutait: “Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures.”

Nous, races inférieures, n’avons pas à refuser que la noble race supérieure des Occidentaux bien-pensants nous civilise et nous dicte comment vivre, quoi penser et quoi dire. Sinon nous sommes des criminels qu’il faut punir d’une façon ou d’une autre. Ils ne le feront pas en nous affrontant directement, face à face, à armes égales. Le courage ne semble pas faire pas partie de leurs vertus. Il semble réservé à nous autres inférieurs. Tout comme l’honneur et la dignité. Ils nous puniront par la calomnie, l’injure, la délation, l’exclusion individuelle ou collective, ou mieux: par des bombardements à distance. Ils nous tuent sans se salir les mains, sans que leurs jolis habits ne soit tachés par notre sang pas si humain.
 
Heureusement qu’il existe des exceptions. Ils ne sont certes pas majoritaires, mais par leur seule existence, ils permettent d’entrevoir une autre humanité. Une humanité plus humaine. Une humanité où aucun être humain n'est inférieur à un autre. Où aucun homme, aucune femme, aucun enfant n’est puni pour être né quelque part.

© Claude El Khal, 2023

Update: 9 octobre 2023

Human animals.
Des animaux humains.
Voilà comment le ministre israélien de la Défense a décrit les Palestiniens de Gaza.
Il dit avoir ordonné le siège complet du réduit palestinien encerclé par l’armée israélienne. “Il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas de carburant”, a-t-il ajouté. Avant de conclure: “nous combattons des animaux humains et nous agirons en conséquence.”
Vous croyez que les associations antiracistes des pays civilisés, les humanistes des plateaux télé et les plumitifs du bien universel vont dénoncer et condamner ces propos indéniablement racistes?
Bien sûr que non.
Pourquoi?
Parce qu’il sont lâches? Peut-être.
Parce qu’ils sont hypocrites? Certainement.
Parce qu’ils sont abjects? Sans aucun doute.
Mais c’est surtout parce que c’est comme ça qu’ils nous voient, nous autres des “races inférieures”. Des animaux humains. Des human animals. Plus vraiment animals, mais pas encore totalement human.
Si nous étions, à leurs yeux, juste des animaux, ils nous aimeraient comme ils aiment leurs chiens et leurs chats. Et puis c’est formidable les animaux, c’est mignon, c’est écolo, c’est adorable dans le panier à vélo.
Mais les animaux humains sont les pires des bêtes. Ils sont ce qu’il y a de plus bestial chez l’humain, et de moins humain chez la bête.
Voilà ce que nous sommes pour eux. Eux, les tenants du savoir-penser, du savoir-pérorer et du savoir-pontifier. Eux qui sont nés dans un “jardin” et nous dans la “jungle”, selon le patron de la diplomatie européenne.
N’avait-il pas déclaré, toute honte bue, que l’Europe était un jardin et le reste du monde une jungle? Une jungle apparement habitée par des animaux humains.
Pardonnez-moi, mais je dois vous quitter. J’ai une irrésistible envie de vomir.

© Claude El Khal, 2023