Quand on touche au Liban...


Je parle de Gaza parce que mon humanité l'ordonne.
Pour le Liban c'est différent.
Quand on touche au Liban, on touche à ce que j'ai de plus cher au monde.
Celles et ceux qui me connaissent bien savent que ce n'est pas de la littérature.
Chaque coup porté à chaque homme, chaque femme, chaque enfant, et à chaque ville, chaque village, chaque quartier, chaque rue, chaque ruelle, chaque immeuble, chaque maison ou chaque champ ou terrain vague est comme un coup porté contre moi. Chaque centimètre foulé par une botte ennemie est un blasphème absolu. Chaque soumission est une injure, chaque compromission est une trahison, et chaque trahison est un crime impardonnable.
Entre cette terre et moi, ce pays et moi, c'est organique.
Une rencontre, au hasard d'une naissance il y a plus d'un demi-siècle, qui a évolué avec le temps en folle histoire d'amour. La plus belle et la plus passionnante qu'il m'ait été donné de vivre. Souvent au détriment de toutes les autres.
C'est comme ça.
Je n'y peux rien.
Et je ne veux rien y pouvoir.

© Claude El Khal, 2024