Aujourd’hui fut déclaré sans ménagement que le Liban est désormais sous mandat américain —comme il fut sous mandat français jusqu’en 1943.
C’est au-delà d’une tutelle traditionnelle (sous laquelle le Liban a vécu depuis son indépendance, par tel ou tel pays, sous une forme ou sous une autre). C’est une domination totale qu’on nous annonce: politique, économique, militaire, sécuritaire, sociale et sociétale.
Il faut être cohérent. On ne peut pas être attaché à la souveraineté du Liban et accepter cette domination —ou toute autre domination étrangère, quelle qu’elle soit, qu’elle vienne d’Orient ou d’Occident.
Le nouveau pouvoir au Liban doit impérativement tracer une ligne rouge indépassable: la souveraineté nationale. Parce que sans elle notre pays continuera à ne pas véritablement exister, pas en tant qu’État qui se respecte.
Et nous, peuples du Liban, continuerons à être impuissants au pluriel au lieu de former une nation au singulier, une nation qui sait se faire respecter.
Une nation qui nous ressemble: courageuse, généreuse, haute en couleurs, fondamentalement humaine, mais intransigeante sur sa liberté et son indépendance.
© Claude El Khal, 2025