Au lendemain de l’assassinat de Rafic Hariri, les premiers jours de ce qu’on allait appeler l’Intifada de l’Indépendance, et qui deviendra la Révolution du Cèdre.
Nous étions encore en février et il faisait un froid glacial. Nous n’étions pas si nombreux ces premières nuits. Nous étions des étrangers, nous découvrant dans cette intimité improbable, comprenant enfin que nous faisions tous partie d’une seule et même famille, celle de ceux qui rêvent de liberté et de justice.
J’aime particulièrement cette photo parce qu’elle montre la réalité du début du mouvement, loin des discours lyriques et des prises de positions dithyrambiques.
Dix ans plus tard, malgré les erreurs et les errements, malgré les divisions et les dérives, je ne renie rien de ce que nous avons accompli, bien au contraire, je le revendique plus que jamais.
Ce mouvement a culminé, moins d’un mois plus tard, le 14 Mars 2005, en une gigantesque manifestation de plus d’un million et demi de Libanais, près du tiers de la population, toutes confessions confondues.
Si nous l’avons fait hier, nous pouvons le refaire demain.
© Claude El Khal, 2015
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